La naissance

Si l'origine remonte à 1908, date de la création de l'aéro-club Liège-Spa, il faut reconnaître qu'avant 1946, l'activité se bornait à l'organisation de manifestations aéronautiques sur les hauteurs de Malchamps, au sud de l'aérodrome actuel.

Ces manifestations avaient un caractère prestigieux comme en témoignent la "Grande Quinzaine de l'Aviation" en 1909, et le raid aérien de 1911 Liège-Spa-Liège dans le cadre du "Circuit Européen Paris-Liège-Spa-Liège-Utrecht-Bruxelles-Roubaix-Calais-Londres-Paris. Soixante-huit avions y étaient inscrits !

Spa - 1909 - Leblond

 

Spa - 1909 - Delagrange

 

Spa - 1909 - Sommer



L'année suivante voit un grand concours international de cerfs-volants scientifiques et militaires.

Survient la première guerre mondiale, et c'est le trou noir de 1914 à 1918.

Des baptêmes de l'air sont organisés en 1919 et 1920, mais le ciel de Spa connaît un calme plat durant les années suivantes

Le retour en force des activités commence en 1930 par un grand meeting aérien avec notamment des parachutistes, l'aviateur français Michel Detroyat, et une patrouille de cinq avions militaires belges. Le président du club est alors une personnalité liégeoise bien connue, le sénateur Emile Digneffe.

L'année 1931 voit un autre grand meeting, malheureusement contrarié par la météo, au cours duquel Maryse Hiltz fait peur à tout le monde.

En 1932, par beau temps cette fois, une fête aérienne marque l'inauguration du "champ d'aviation" à son emplacement actuel, celui de l'hippodrome de Spa. Il aura fallu 150 ouvriers pour le niveler !

Peu d'archives couvrent la période 1933-1937, mais l'an 1938 est couronné par un fabuleux meeting avec pas moins de 19 présentations en vol.

Vinrent alors la mobilisation de 1939 et la seconde guerre mondiale, fermant tous les aérodromes civils.


La renaissance


En octobre 1945, la paix revenue, quelques notables spadois, dont l'un ou l'autre ancien membre de l'aéro-club Liège-Spa, décident de relancer l'activité aérienne sous le nom Aéroclub de Spa, tout en reprenant le même local au centre-ville.

La première activité est le lancement d'une souscription publique pour la construction d'un monument à la mémoire de l'équipage anglo-canadien d'un bombardier Lancaster tombé dans la fagne proche de l'aérodrome le 23 avril 1944. Il fut inauguré en grande pompes le 26 avril 1947.

Cette même année, le club se constitue en asbl.

A cette époque, le club volait de ses propres ailes, doté d'un Piper Cub 65 CV immatriculé OO-SPA, comme il se devait.

Si l'aéro-club club progresse assez lentement, le statut de l'aérodrome, en revanche, évolue rapidement grâce à sa reprise par la Régie des Voies Aériennes, qui construit un vaste hangar, des bureaux et une station météorologique.

1959 marque le départ d'une ère nouvelle: un Tipsy Nipper tout neuf vient s'ajouter aux trois avions d'alors, et le club organise, au Pouhon Pierre-le-Grand, une belle exposition qui connaîtra un franc succès.

1960 voit la création d'une section parachutiste qui transformera le club en Aéro-Paraclub de Spa. Elle aura des débuts bien modestes, car les avions ne permettent que le largage d'un seul para ! Qu'à cela ne tienne; en attendant mieux, les paras iront sauter ... à Lille. Ce n'est qu'en juillet 1964 qu'ils pourront disposer d'un Cessna 170 apte à embarquer trois parachutistes.

Le club a alors cinq avions: deux Aéronca, un Piper Super-Cruiser, le Cessna et le Tipsy.

En 1965, le Cessna 170 est remplacé par un 180, nettement plus puissant, et le club reçoit un Auster VI prêté par la Fédération.

En 1966, il acquiert un biplan SV4C et un Cessna 170B.

 

Les grands meetings aériens

En 1966, le club va créer un évènement exceptionnel: le premier meeting aérien de grande envergure sur un petit aérodrome herbeux. Pas moins de 28 présentations en vol de très haute qualité, et même prestigieuses, comme la démonstration et l'atterrissage d'un C-130 de l'USAF, le parachutage massif par un C-119, les Fouga des Diables Rouges, et les incomparables Red Arrows sur Gnat.

En 1967 se tient un meeting de même importance avec le charme en plus. Y participent les Golden Girls, jolies jeunes parachutistes de l'Aéro Paraclub de Spa, vêtues d'une combinaison de saut en lamé-or.

Ces grands meetings vont se perpétuer en 69, 71, 73 et 76, année qui vit pas moins de trois patrouilles acrobatiques: Diables Rouges, Frecce Tricolori et Red Arrows, ainsi que l'inauguration de la piste en dur.

Hélas, le coût de ces meetings devient prohibitif, notamment en frais d'assurances, de réception et de logement des participants, et la décision fut prise d'attendre des jours meilleurs ou de trouver une autre formule.

1976 voit aussi la reconnaissance du club en tant que Société Royale, ce qui justifie son appellation actuelle de Royal Aéro Paraclub de Spa, en abrégé RAPCS.

 

L'ère Piper

En 1968 commence l'épopée des "Pipettes". Trois Piper Super-cub, achetés aux Domaines US à Mayence, sont "enlevés" à Gilze-Rijen à la nuit tombante du 28 janvier au cours d'une aventure rocambolesque, puis ramenés à Spa le lendemain au départ de Schaffen-Diest.

Commence alors l'époque des meetings en campagne. Organisés par le club, ces meetings sont beaucoup moins spectaculaires certes, mais néanmoins populaires. Sur des aérodromes improvisés tels que Barchon, Charneux, Clavier et Ferrières, les évolutions des avions et des parachutistes frisaient la cascade aérienne. C'est ainsi que des parachutistes américains sensés atterrir à Barchon se posèrent à six kilomètres de là, en pleine colonie ... turque ! Barchon vit aussi la présentation des Diables Verts du club sur les trois Piper récemment achetés.

Les baptêmes de l'air en campagne firent la belle époque de deux nouveaux avions, un Rallye MS 892 et un Cessna 205, le premier cinq-places du club.

En 1970, le hasard des soumissions aux Domaines US attribue au club la bagatelle de sept Piper, ce qui permettait certes un renouvellement bien nécessaire, mais mettait les finances en péril. La vente de quelques-uns de ces avions résolut le problème.

 

L'ère Cessna

En 1972, la flotte aérienne est plutôt Piper pour les pilotes et Cessna pour les parachutistes. La radio-navigation avançant à grands pas, les Piper dépourvus d'installation électrique ne permettent pas de suivre l'évolution de l'aviation générale et, standardisation aidant, le passage presque complet sur Cessna s'impose. C'est ainsi que, dans les années 70 et 80, sont arrivés les Cessna 150, 152, 172, 207, et 206. Ces derniers ont même été présents en trois exemplaires, dont deux pour les parachutages (cinq parachutistes par avion) et le troisième pour les voyages et la formation professionnelle.

La piste en dur 05-23 a aussi sonné le glas des Cessna à train conventionnel au profit des Cessna tricycles.

Une "Pipette", ex-militaire belge, a néanmoins été rachetée (en Norvège !) pour les fans et les nostalgiques et rétablie dans sa livrée militaire :

Les fly in post-80

Les membres du club ont regretté l'abandon des grands fly in des années 60-70. Aussi ont-ils souhaité voir renaître ce genre de manifestation, en limitant toutefois l'impact financier. C'est ainsi que fut créé un autre type d'évènement, les shows aériens "rétro" qui ont connu eux aussi un très grand succès.

Curieux mélanges de vieilles voitures, de vieux avions, planeurs et montgolfières, ainsi que d'orchestres "New Orleans", ces fly in eurent lieu en 1982, 1985 et 1987 où purent être admirés, en vol, des avions aussi anciens et prestigieux que les Blériot XI (1909), Deperdussin (1913), Fokker Dr.1 (1917), Piper Cub (1930), Tiger Moth (1931), SV4 (1933) et Bücker Jungmann (1934).

Un autre évènement, de moindre ampleur, fut organisé en 1991 à Henri-Chapelle.

 

Air Spa 2009

Le dernier évènement en date était celui de 2009 . Ce dernier à rassemblé quelques 5000 visiteurs et beaucoup d'avions venus d'autres aérodromes . Dont le plus marquant de cet événement , le P51 Mustang .